Le squelette et les articulations

Le squelette et les articulations

Le squelette et son évolution

Le squelette est composé de deux types d’os :

Os cortical dur et compact qui représente 80 % du squelette et assure la charpente
- Os trabéculaire, principalement au niveau des vertèbres, formé d’un réseau de travées, qui est renouvelé pour environ 30 % chaque année à l’âge adulte.

Le renouvellement – ou remodelage osseux - est assuré par deux types de cellules :

- Les ostéoclastes qui agissent dans un premier temps en détruisant l’os – résorption osseuse.
- Les ostéoblastes ensuite qui vont remplacer les parties détruites et fabriquer l’os renouvelé.

Après 30 ans, il se crée un peu moins d’os qu’il n’y en a de détruit, entrainant une perte de la masse osseuse au cours des ans. La masse osseuse diminue ainsi de 3 à 5 % tous les 10 ans. De plus, chez la femme, à partir de la ménopause, la disparition des œstrogènes (hormones sexuelles de la femme) accélère la perte de masse osseuse.

À 80 ans, un homme a perdu environ 25 % de sa masse osseuse, une femme 40 %.
Cette perte de masse osseuse se traduit par une diminution des travées osseuses qui se déconnectent, créant ainsi une porosité des os et, par conséquent, une fragilité du squelette. Par ailleurs, l’épaisseur de l’os cortical diminue.

Ce processus est indolore sans signe spécifique d’évolution hormis la perte de taille constatée avec l’âge même si l’activité de renouvellement est fortement déficitaire.
 
L'os est un tissu vivant qui peut être sujet à :

• L’ostéoporose
• L’ostéogenèse imparfaite ou « maladie des os de verre »
• L’arthrose
• Le cancer
• La maladie osseuse de Paget.


Les articulations

Les articulations sont des liens entre os distincts qui permettent une certaine mobilité pour effectuer des mouvements. Elles sont donc constamment sollicitées.
On distingue :

• Les grandes articulations mobiles pour des mouvements larges (genou, cheville, coude, épaule, hanche, etc.),
• Les articulations semi-mobiles (vertèbres)
• Les articulations fixes (sacrum)


Exemple d’une articulation mobile :

Elle se compose de :

• Cartilage articulaire situé aux extrémités des os en contact. C’est un tissu lisse non vascularisé qui permet la souplesse des mouvements. Il se renouvelle et se dégrade très lentement.
 
• Ménisques : structures fibrocartilagineuses situées entre deux surfaces articulaires mobiles qui forment un coussin dans l’articulation. Ils permettent le contact précis entre les surfaces de glissement de l’articulation et l’amortissement des chocs.

• Ligaments : ce sont les liens entre les os de l'articulation, faits de tissus conjonctifs fibreux, très résistants et très élastiques.

• Capsule articulaire : c’est une enveloppe fibreuse et élastique qui entoure et délimite les articulations mobiles. Elles contribuent, avec les ligaments, à maintenir en contact les structures de l’articulation et à en assurer la stabilité.

• Membrane synoviale : elle tapisse la face interne de la capsule articulaire et produit le liquide synovial qui permet de nourrir et de lubrifier les surfaces articulaires.

• Tendons musculaires : positionnés tout autour de la zone articulaire, ils relient les muscles aux os et transmettent les commandes de mouvement à l'articulation.

• Bourses séreuses : petites poches remplies de liquide synovial, elles empêchent le contact direct entre un os et un tendon, facilitent le glissement des structures et permettent d’amortir les mouvements.


Douleurs ou rhumatismes articulaires

Ces douleurs qui, souvent, se développent avec l’âge, viennent d’une irritation des terminaisons nerveuses de l’articulation dont l’origine est :

• Mécanique : usure des cartilages
• Inflammatoire : inflammation ou infection de l’articulation ou des tissus situés autour des articulations (muscles, tendons et ligaments)

Les douleurs d’origine mécanique :

Avec l'âge ou sous l'influence de surpoids ou de traumatismes répétés, le cartilage peut s'user, s'amincir, se dégrader. Lorsqu'il se détériore, le glissement entre les os de l’articulation est perturbé, ce qui cause des douleurs et une perte de mobilité : c'est l’arthrose, forme la plus courante d'arthrite, appelée aussi arthrite dégénérative.

Toutes les articulations du corps peuvent être touchées par l'arthrose, mais ce sont en particulier celles qui supportent le poids du corps (hanches, genoux), la colonne vertébrale et les petites articulations des doigts qui en sont atteintes.

L'arthrose est une maladie chronique qui accompagne le vieillissement.

Les distensions, ruptures, "entorses" des ligaments font partie des lésions articulaires fréquentes d’origine mécanique, de même que toute fracture ou fragilisation des extrémités osseuses qui altèrent le fonctionnement de l’articulation. Elles entrainent d’importantes douleurs au niveau des articulations.

Les douleurs d’origine inflammatoire :

On distingue des formes aiguës et des formes chroniques :

L’arthrite aiguë est généralement due à une infection – souvent bactérienne – provoquant une violente inflammation, c'est-à-dire une réaction de défense du système immunitaire face à cette « agression ». L’articulation est douloureuse, rouge, chaude et enflée, et très douloureuse la nuit.

Certaines infections virales - la grippe par exemple - peuvent provoquer des douleurs articulaires temporaires.

L’arthrite chronique évolue, quant à elle, sur de longues périodes. On peut citer :

• Polyarthrite rhumatoïde : c’est un exemple les plus fréquents d’arthrite chronique. Il s’agit d’une maladie auto-immune : le système immunitaire agresse les cartilages articulaires. La polyarthrite rhumatoïde touche plusieurs articulations simultanément (voir dossier « Polyarthrite rhumatoïde »).

• Goutte : Forme d'arthrite inflammatoire provoquée par une augmentation d'acide urique qui forme des cristaux s'infiltrant dans les tissus articulaires.

• Pseudo goutte : forme d'arthrite provoquée par la formation de cristaux de calcium pyrophosphate dans les tissus articulaires.

• Arthrite psoriasique : en général, seules quelques articulations sont atteintes et la colonne vertébrale peut l'être aussi.

• Spondylite ankylosante, Polymyalgia rhumatica, Lupus érythémateux sont d’autres formes d'arthrite inflammatoire chronique résultant d'un dérèglement du système immunitaire.


Arthrose ou arthrite ?

Le mot arthrite désigne toute inflammation d’une ou plusieurs articulations de l’organisme.
Les symptômes de l’arthrite sont la rougeur, la raideur, la douleur et le gonflement de l’articulation. L’inflammation peut, par exemple, apparaître à la suite d’une infection (arthrite infectieuse), d’une maladie auto-immune (polyarthrite rhumatoïde), d’un choc (tendinite) ou par usure naturelle (l’arthrose) ; le terme d’arthrite regroupe en effet plus d’une centaine d’affections différentes, pouvant survenir à tous les âges de la vie, et dont la plupart sont chroniques et certaines dégénératives, c'est-à-dire qu’elles dégradent les articulations touchées.


Arthrose ou rhumatismes ?

Le terme de rhumatisme est utilisé pour définir, d’une manière assez large, différentes affections osseuses autour de l’articulation.
Les rhumatismes regroupent donc des affections qui touchent tout l’appareil locomoteur, et pas uniquement les articulations.
Il est vrai que dans le langage courant, on emploi souvent ce terme pour désigner l’arthrose, qui est la maladie rhumatismale la plus fréquente et qui résulte de la dégénérescence du cartilage articulaire, due principalement au vieillissement.