Le syndrome prémenstruel

Le syndrome prémenstruel

Catégories : Le système endocrinien

Sur les conseils de Raoul Cappelo - Naturopathe

Si pour la majorité des femmes, certains symptômes physiques et émotionnels légers apparaissent quelques jours avant leur menstruation, certaines souffrent de manifestations physiques et émotionnelles incommodantes voire difficiles à supporter 2 à 10 jours avant leur menstruation. Ces manifestations sont regroupées sous le terme de syndrome prémenstruel ou SPM. Ce syndrome a un caractère cyclique en lien direct avec le cycle menstruel et il prend généralement fin avec l’arrivée des règles.

Ce syndrome apparaît généralement  à un moment de la vie où des modifications importantes surviennent dans les taux hormonaux : adolescence, après une grossesse, en cas de prise de pilule ou dans les années précédant la ménopause. Le SPM peut avoir un caractère héréditaire mais l’intensité des symptômes ainsi que leur durée varient beaucoup d’une femme à l’autre.

Les symptômes

Ils peuvent être d’ordre psychologique et / ou physique :

Les symptômes psychologiques :

  • Humeur changeante
  • Irritabilité et/ou agressivité
  • État dépressif avec crises de larmes
  • Anxiété, sentiment de ne plus se contrôler
  • Modifications du sommeil, de la libido, de l’appétit.
  • Manque d’énergie et de motivation, épuisement, sensation d’abattement
  • Difficulté de concentration
  • Trous de mémoire

Les symptômes physiques :

  • Maux de tête / migraine ;
  • Gonflement du bas-ventre, seins sensibles et gonflés, mal de jambes ou jambes lourdes, prise de poids causée par de la rétention d’eau; 
  • Gonflements au niveau des mains et des pieds;
  • Douleurs, crampes abdominales (spasmes de l’utérus);
  • Nausées;
  • Bouffées de chaleur;
  • Constipation ou diarrhée;
  • Problèmes cutanés (acné – démangeaisons);
  • Perturbations de l’appétit et envies de sucre, sel ou gras;
  • Douleurs musculaires (souvent au bas du dos et dans les jambes) et articulaires;
  • Aggravation de problèmes de santé déjà existants …

Les causes

La cause exacte du SPM n’est pas connue. Le syndrome prémenstruel est lié à l’ovulation et au cycle menstruel avec une fluctuation hormonale de la deuxième partie du cycle menstruel : tandis que la sécrétion d’œstrogènes baisse, celle de la progestérone augmente, puis chute à son tour en l’absence de grossesse. Une insuffisance en progestérone peut provoquer un œdème au niveau des seins et entraîner des douleurs. Par ailleurs, les fluctuations de ces 2 hormones perçues par le cerveau peuvent expliquer les symptômes psychologiques.

Les facteurs de risque

Certains facteurs peuvent augmenter ou aggraver le risque de souffrir du syndrome prémenstruel comme :

  • Le tabagisme
  • La sédentarité
  • Le manque de sommeil
  • L’obésité
  • La consommation excessive de caféine ou d’alcool (qui agissent sur la sensibilité du cerveau au stress)
  • Une alimentation trop riche en viande rouge, en sucre (glucides) et pauvre en calcium.

Enfin le stress peut accentuer les symptômes du syndrome prémenstruel.

Notre recommandation

Les règles impliquent une chute de la progestérone et, souvent, une fluctuation de la sécrétion des neurotransmetteurs cérébraux. Ces bouleversements hormonaux génèrent avant ou au début du cycle un ensemble de symptômes physiques, émotionnels et comportementaux, rassemblés sous le nom de syndrome prémenstruel (troubles de l’humeur – poitrine douloureuse rétention d’eau – prise de poids).
Les compléments naturels permettent d’atténuer les symptômes du syndrome prémenstruel et de soulager efficacement.


1- Probiotiques : Les probiotiques sont des micro-organismes vivants  présents naturellement dans la flore intestinale, buccale et vaginale qui agissent :

- au niveau du système immunitaire intestinal
- au niveau de la muqueuse intestinale en accentuant la production de mucus ou d'anticorps
- comme antimicrobiens  en empêchant les bactéries pathogènes d'adhérer  aux parois intestinales
- au niveau du système digestif car ils sont utiles pour la digestion des aliments, préviennent la constipation et les flatulences. En réensemençant la flore digestive, ils améliorent la synthèse des hormones féminines.

En prise quotidienne à distance des repas et pendant plusieurs mois afin de régénérer la flore intestinale les probiotiques permettent de rétablir l’équilibre entre les « bonnes » souches de bactéries et les « mauvaises ». Il est recommandé de changer régulièrement de probiotiques afin d’assurer des apports variés de souches. Toutefois il ne suffit pas d’apporter des probiotiques, il faut leur fournir de l’énergie : c’est le rôle des prébiotiques qui sont une source sélective de nourriture pour les bactéries intestinales et, plus précisément, pour les bonnes bactéries.

En ingérant des prébiotiques on peut donc contrôler la population bactérienne, c'est-à-dire rééquilibrer la flore intestinale en favorisant la prolifération des bonnes bactéries.                                                                             

Attention : Contre-indication en cas de pancréatites aigües. Risques de ballonnements pour des prises supérieures à  10 milliards par jour.

Pour le Dr Donatini il est contre-indiqué de prendre des probiotiques s’il n’existe pas de problème particulier ou s’il y a trop de bactéries dans l’estomac et le grêle. Les prébiotiques ou les probiotiques n’améliorent pas la capacité d’absorption de l’intestin grêle mais aggravent les fermentations car l’augmentation du nombre de bactéries dans le colon entraîne une augmentation de la fermentation. Pour lui il est indispensable de déterminer le type de flore prédominante avant de prescrire prébiotiques et probiotiques. Si les bactéries sont en faible quantité dans l’estomac ou l’intestin grêle, en cas de diarrhée avec flore pauvre, sans fermentation et après un test respiratoire, les prébiotiques et les probiotiques peuvent être utilisés.

Privilégier les suppléments probiotiques multi-souches. A conserver au frais car les bactéries lactiques sont sensibles à la chaleur.

Dose journalière : 5 à 10 milliards
Durée du traitement : 1 mois à renouveler tous les 2 mois.


2- Oméga 3 : DHA : acides gras polyinsaturés de la famille des omégas 3. La famille des omégas 3 est constituée de différents acides gras : ALA, EPA et DHA (les plus répandus). Les omégas 3 participent à  la composition des membranes cellulaires et à de nombreux processus biochimiques de l’organisme : régulation de la tension artérielle, élasticité des vaisseaux, réactions immunitaires et anti-inflammatoires, agrégation des plaquettes sanguines. Seul l’acide alpha-linolénique (ALA) est qualifié d’« essentiel » (les autres acides gras oméga-3 peuvent être synthétisés par le corps à partir de l’ALA) et doit être apporté à l’organisme par l’alimentation ou des compléments.

Un déficit en acide gras essentiels peut provoquer de l’hypertension artérielle et un manque de souplesse des vaisseaux artériels. Le DHA a plus d’effets favorables sur le cœur et le système cardiovasculaire que l’EPA.

Attention : A éviter en cas de traitement anticoagulant, d’Aspégic, de Coumadine, de Sintrom, de Previscan.

Dose journalière DHA : 200 à 1800 mg
Durée du traitement : 3 mois


3- Acide Gamma Linolénique (AGL) : L'acide γ-linolénique est un acide gras polyinsaturé oméga-6 que contient l'huile végétale d'onagre et de bourrache. Il atténue efficacement les symptômes du syndrome prémenstruel.

Dose journalière : 200 à 400 mg avec les repas
Durée du traitement : 3 mois


4- Magnésium  : Minéral essentiel au bon fonctionnement de l'organisme humain, il participe à de très nombreuses réactions métaboliques de l'organisme en association avec le sodium, le potassium et le calcium, avec lesquels il doit rester en équilibre dans l’organisme. Le magnésium est éliminé par les reins. Véritable aliment de la cellule nerveuse, il régule l’excitabilité neuromusculaire, exerce un effet psycho-sédatif.                                                           
Associé à la vitamine B6 (50 à 100mg / jour) et à la taurine il permet d’atténuer les rétentions d’eau dans les tissus (œdème), de réduire la douleur au niveau des seins et la prise de poids. Le sel de magnésium glycérophosphate est probablement le plus assimilable.

Dose journalière : 1 comprimé par jour
Durée du traitement : 3 mois

Nous aimons aussi …

  • Gattilier : L’un des meilleurs stimulants du système hormonal féminin qui n’est pas une phytohormone (hormone végétale) comme le soja, la maca, le Yam, la luzerne. Cette plante rééquilibre la production de progestérone et peut être associée à d’autres sources de stimulants hormonaux ou à des phytomodulateurs tels que la sauge, les isoflavones de soja, la maca, l’huile d’onagre, l’huile de bourrache. Pris sur plusieurs cycles, il réduit les symptômes du syndrome prémenstruel.

Attention : Contre indiqué en cas de fécondation in-vitro, de grossesse ou d'allaitement. L’usage de gattilier peut parfois entrainer des éruptions cutanées, des troubles digestifs.

  • Vitamine E : Soulage les douleurs menstruelles. A éviter si les règles sont très hémorragiques.
  • Alchémille + Artichaut pour le déséquilibre hormonal. L’alchémille régule la sécrétion de la progestérone, l’artichaut augmente la détoxication des œstrogènes. Cure à faire du 14ème jour du cycle au premier jour des règles. De plus l’alchémille limite les saignements en cas de ménorragie (écoulement trop abondant – une perte normale est de 30 à 70ml)
  • Si les règles sont abondantes prendre huile d’Onagre
  • Si les règles sont peu abondantes et irrégulières prendre Sauge + huile d’Onagre
  • Préparation à base d’huiles essentielles composée de :

Eau florale d’hélichryse : 5 ml
Huile essentielle de basilic : 15 gouttes (le basilic calme les spasmes de l’utérus)
Huile essentielle de lentisque pistachier : 15 gouttes (décongestionne les systèmes veineux et lymphatiques
Huile essentielle de géranium rosat : 10 gouttes

Verser l’huile florale d’hélichryse dans un flacon (verre foncé pour une meilleure conservation) puis les huiles essentielles, mélanger en agitant et appliquer matin et soir :

- 10 gouttes sous le nombril en massant horizontalement
- 7 gouttes sur le bas du dos en massant

  • Yam : la racine d’igname sauvage ou Yam est riche en phyto-hormones, la diosgénine précurseur naturel de la progestérone.
  • Framboisier : le bourgeon de framboisier est le bourgeon de la femme - de la puberté à la ménopause. Il stimule la sécrétion des hormones, améliore les troubles menstruels et adoucit les règles douloureuses
  • Airelle : elle est oestrogénique et permet de lutter contre le vieillissement de la femme.
  • Camomille : elle a des effets calmants et sédatifs, analgésiques (qui aide à apaiser la douleur), antispasmodiques.
  • Gelée Royale : la gelée royale contient des composés ayant une activité ostrogénique avec un effet positif sur l’équilibre hormonal des femmes ménopausées et sur les troubles sexuels et menstruels.
  • Huile essentielle de sauge sclarée : on extrait des plantes fleuries une huile essentielle qui est oestrogen-like (qui a le même effet que les oestrogènes - ressemblance structurelle). On l'utilise en cas d'aménorrhée et de troubles gynécologiques, de ménopause, de frigidité et d'impuissance.

Nos conseils diététiques 

  • Un bon apport quotidien en calcium réduit les symptômes prémenstruels. Privilégier le calcium d’origine végétale (amandes – légumes – pommes de terre)
  • Apporter à l’organisme du magnésium qui réduit l’inflammation, les douleurs, la nervosité, la sensibilité des seins par des aliments qui en fournissent : noix – noix du brésil _ céréales complètes – légumineuses – légumes – poissons …
  • Remplacer le sel - qui favorise la rétention d’eau – par des fines herbes, épices,  citrons, vinaigre.
  • Bannir les plats tous prêts, les sauces, le ketchup, la charcuterie, les marinades, les poissons fumés, les eaux minérales salées (Vichy – Badoit).
  • Diminuer la consommation de sucre, de viande rouge, de café, de tabac et d’alcool.
  • Consommer des acides gras oméga 3 d’origine marine (saumon sauvage, sardines, maquereaux) ou truite 2 à 3 fois par semaine.
  • Consommer de l’huile d’origine végétale régulièrement (colza – noix – graines de lin)
  • Boire des eaux riches en magnésium (type Hépar)
  • Penser aux germes de blé pour leur richesse en vitamines du groupe B.
  • Pratiquer une activité sportive régulière – d’une demi-heure au moins et 1 jour sur 2.
  • Travailler son stress, faire des exercices respiratoires profonds de yoga et pratiquer la méditation en pleine conscience.
  • Manger des aliments soufrés (oignons – poireaux – ail) pour le fonctionnement du foie.
  • Augmenter la consommation de crucifères comme les brocolis, le chou, le chou fleur.