La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde

Sur les conseils de Raoul Cappelo - Naturopathe

La polyarthrite rhumatoïde est une des formes de rhumatismes inflammatoires chroniques (c’est à dire qui évoluent dans le temps), maladies inflammatoires des articulations entraînant leur altération progressive et irréversible. Elle est due à un dérèglement du système immunitaire : des cellules du système immunitaire s'attaquent aux articulations plutôt que de combattre des substances étrangères au corps.

Cette réaction inflammation se situe au niveau de la membrane synoviale qui recouvre toute les surfaces articulaires (sauf le cartilage) et délimite une cavité contenant le liquide synovial qui assure la lubrification de l’articulation.

L’inflammation entraine :

  • Une sécrétion excessive de liquide qui s’accumule dans l’articulation
  • la prolifération des cellules de la membrane synoviale qui s’épaissit puis laisse entrer du liquide et certains éléments du sang dans l’articulation, d’où l’œdème.

Ce processus accroit la libération d’enzymes, de radicaux libres … qui provoquent une érosion des cartilages de l'articulation qui n’est plus lubrifiée par la synovie. L'articulation est ainsi progressivement détruite ce qui provoque l'ankylose plus ou moins prononcée de la jointure.

La polyarthrite rhumatoïde touche généralement les articulations des membres.

Bien que la maladie puisse apparaître à n'importe quel âge, les premiers symptômes surviennent en général vers 40 ans à 60 ans. La polyarthrite rhumatoïde est plus fréquente chez la femme. Après 60 ans cette maladie touche autant les hommes que les femmes.

Symptômes et évolution

L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde, qui s'étale sur des dizaines d'années, est imprévisible. Dans bien des cas, elle évolue par poussées, entrecoupées de périodes où les symptômes s’atténuent.
La maladie débute généralement par une polyarthrite aiguë, c'est-à-dire l'inflammation de quatre articulations et se manifeste par :

  • Le gonflement (œdème) de plusieurs articulations – souvent celles des mains, des poignets, des genoux et les petites articulations des pieds. En règle générale, l’atteinte est « symétrique », c’est-à-dire que le même groupe d’articulations est touché des 2 côtés du corps. Les articulations atteintes sont également chaudes et parfois rouges.
  • Des douleurs aux articulations atteintes plus fortes la nuit et au petit matin, ou après une période de repos prolongé.
  • Une raideur des articulations au réveil qui nécessitent leur « réchauffement ».

Avec le temps peuvent apparaître les symptômes suivants :

  • Difficulté à utiliser ou à bouger normalement les articulations atteintes due à leur dégradation progressive.
  • Déformation des articulations
  • Atteinte possible de nouvelles articulations.
  • Formation possible de petites bosses dures non douloureuses sous la peau.
  • Fièvre légère, grande fatigue et perte de poids et d'appétit.
  • Atteinte du péricarde du cœur (enveloppe).
  • Atteinte des poumons et des reins.
  • Sécheresse de l’œil et de la bouche.
  • Etat dépressif.

L'évolution est très variable et la gravité de l'affection est imprévisible, différente d'une malade à l'autre.

Causes

Les causes de cette maladie ne sont pas encore bien connues.
L'hypothèse la plus probable est que la maladie se déclenche en réaction à un ensemble de facteurs génétiques, biologiques (facteurs hormonaux) et environnementaux. Une origine bactérienne est aussi envisageable (prevotella). La présence de plusieurs facteurs de risque semble en tous cas nécessaire à déclencher ce phénomène. On parle de maladie poly factorielle.

La polyarthrite rhumatoïde ne peut être considérée actuellement comme une maladie auto-immune - c'est-à-dire une maladie due à une réaction exagérée du système immunitaire du corps contre ses propres constituants - mais comme une maladie avec des éléments d’auto-immunité.

Notre recommandation

La polyarthrite rhumatoïde se caractérise par une inflammation des articulations.
Deux approches nutritionnelles sont proposées en traitement :

Le régime d’exclusion d’aliments « dangereux »
La supplémentation en molécules d’action anti-inflammatoires, anti-oxydantes.

1- Omégas 3  : La famille des omégas 3 est constituée de différents acides gras: ALA, EPA et DHA (les plus répandus). Les omégas 3 participent à  la composition des membranes cellulaires et à de nombreux processus biochimiques de l'organisme : régulation de la tension artérielle, élasticité des vaisseaux, réactions immunitaires et anti-inflammatoires, agrégation des plaquettes sanguines. Seul l'acide alpha-linolénique (ALA) est qualifié d’« essentiel » - les autres acides gras oméga-3 peuvent être synthétisés par le corps à partir de l'ALA - et doit être apporté à l'organisme par l'alimentation ou des compléments.
L'EPA (acide eicosapentaénoïque) joue un rôle important dans la médiation de certains agents biologiques, en atténuant la réponse inflammatoire.

Deux conditions sont requises pour obtenir des effets bénéfiques :
- Consommer régulièrement des Oméga 3 avec EPA et DHA.
- Consommer les Oméga 3 EPA et DHA pendant une période de plus de 12 semaines.

On peut les associer au Ginkgo Biloba.                                                                             

Attention : ils ont des effets fluidifiants et sont contre-indiqués s’il y a prise d’anticoagulants ou avant une opération chirurgicale, agir avec prudence avec les anti vitamines K (Sintrom – Coumadine – Previscan). A éviter si la personne est allergique au poisson.

Dose journalière EPA + DHA : 2 à 4g
Durée du traitement : 12 semaines minimum

2- Collagène pour réparer : Le collagène est une protéine fibreuse naturellement présente dans le corps humain. Jusqu’à 25 ans les cellules des tissus conjonctifs (fibroblastes) synthétisent normalement le collagène mais, progressivement, la synthèse diminue et, à partir de la quarantaine, cette perte s’accélère à raison de 1% environ par année. L’hydrolysat de collagène marin est la forme la plus assimilable et offre une biodisponibilité accrue pour les chondrocytes, les fameuses cellules qui construisent le cartilage.                                            

Attention :  Rares effets gastro-intestinaux, risque d’allergie.

Dose journalière : Selon les indications du fabricant
Durée du traitement : 2 à 3 mois

3- Griffe Du Chat (Uncaria tomentosa) : Riche en alcaloïdes dotés de propriétés antivirales, c'est un excellent stimulant immunitaire mais aussi un énergétique, un revitalisant, un antiseptique, un antiviral. Joue sur les articulations enflées et sensibles.

Attention : contre indiqué pour les enfants de moins de 3 ans, en cas de grossesse ou d'allaitement, de calculs biliaires, de greffe d'organe ou de peau, en cas de maladies auto-immunes, de tension artérielle, lors de traitement par anticoagulant. Contre-indiqué en cas d’estomac sensible ou d’ulcère.

Dose journalière : 600 à 1200 mg au repas
Durée du traitement : 2 mois


4- Boswellia Serrata : associé au Curcuma , ce sont d’excellents anti-inflammatoires. Le Boswellia serrata est utilisé depuis des millénaires, il est anti-inflammatoire et antibactérien. Il agit directement sur l’inflammation, réduit le gonflement des articulations et la raideur matinale.

Attention : Contre indiqué pour les femmes enceintes (risque d’avortement spontané). Risque de malaises gastro-intestinaux.

Dose journalière : 300 mg 3 fois par jour avec les repas
Durée du traitement : 6 à 8 semaines

Nous aimons aussi …

  • Phycocyanine : Protéine propre à la spiruline, elle est 2 fois plus efficace que certains anti-inflammatoires. La garder 1 minute sous la langue avant de l’avaler. (Teinte les selles et la langue en bleu lorsqu’elle est efficace).
  • Propolis : La propolis se caractérise par ses  extraordinaires propriétés :

- antibiotiques
- anesthésiques
- cicatrisantes
- anti-inflammatoires.
La propolis se caractérise par sa parfaite innocuité et son excellente tolérance chez l’homme. Elle est cicatrisante et régénérante tissulaire.

Dose journalière : 2 gélules 3 fois / jour pour drainer l’émonctoire intestinal.

  • Griffe du diable ou Harpagophytum Procumbens : Sa racine contient de l’harpagoside qui est un puissant anti-inflammatoire, un analgésique et un sédatif. Une cure d’Harpagophytum Procumbens améliore grandement la mobilité tout en éliminant l’acide urique. On conseille de compléter l’action de l’Harpagophytum Procumbens à l’aide de 2 autres compléments : la prêle – très riche en silice – et la reine des prés qui compte parmi les meilleurs anti-inflammatoires et antalgiques naturels.                                                               

Attention : Contre-indiquée en cas d’estomac sensible ou d’ulcère à l’estomac et d’hypertension artérielle. Déconseillée pendant la grossesse et l’allaitement, en cas de calculs biliaires, lors de traitements par anticoagulant.

  • Ortie (Urtica Dioica) : soulage les douleurs.
  • Zinc : participe à la synthèse du collagène.
  • Vitamine C : Vitamine anti-oxydante hydrosoluble, elle est surtout un élément essentiel pour la synthèse du collagène (protéine essentielle dans la constitution du tissu conjonctif - tissu de soutien) sur lequel le calcium se fixe.
  • Vitamine D : Elle permet à l’organisme d’absorber par l’intestin le calcium et le phosphore. De ce fait elle favorise la minéralisation de l’os essentiellement constitué de phosphate et de calcium. Elle permet de réduire le risque de fracture par son action sur le tissu osseux et de combler les pertes osseuses associées à la polyarthrite rhumatoïde. La majorité de la population – environ 80% - est en dessous de 30 nano grammes et 50% en dessous de 20 nano grammes. Elle a également une action anti-infectieuse.

Attention : A des doses fortes elle peut être toxique et entrainer une hypercalcémie, à éviter en cas de traitement pour l’hypercalcémie. Eviter l’apport de vitamine D s’il y a traitement à la digoxine, en cas de maladie avec lymphome et sarcoïdose, pour toute personne sujette aux lithiases, pour les personnes qui souffrent d’une maladie rénale. Contre indiquée pour les personnes atteintes de granulomatose (sarcoïdose).

  • Acide Hyaluronique : Largement présent parmi les tissus conjonctifs, épithéliaux et nerveux, il contribue à la prolifération et à la migration des cellules. Particulièrement concentré dans le cartilage et dans le liquide synovial, qui ont pour fonction la lubrification et l’hydratation cellulaire, il permet d’absorber les chocs, de transporter les nutriments et d’éliminer les déchets.
  • MSM : Riche en soufre il participe à la production de sulfate de chondroïtine, soulage la douleur, combat l’inflammation et l’enflure des articulations. A associer à l’harpagophytum. 

Attention : Risque de nausées, de diarrhées, de ballonnements, de maux de tête. A éviter pendant la grossesse ou l’allaitement, lors de troubles rénaux, en cours de traitement de chimiothérapie.

  • Fleurs de Bach : verveine (vervain) (surtout pour le genou).
  • Sélénium : une étude finlandaise met en corrélation un bas statut en sélénium et la survenue d’une polyarthrite rhumatoïde. Le sélénium est l’oligo-élément vital et indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire.
  • Huile essentielle de gaulthérie (Gaultheria Procumbens) pour son utilité dans les inflammations douloureuses.

• Appliquer localement un mélange d'huiles essentielles composé de :

2 ml d’huile essentielle d’hélichryse (Helichrysum Italicum)
3 ml d’huile essentielle d’eucalyptus (Eucalyptus citriodora)
3 ml d’huile essentielle de gaulthérie (Gaultheria Procumbens)
2 ml d’huile essentielle de menthe (Mentha Piperita)
30 ml d’huile végétale de millepertuis

  • Cassis (Ribes Nigrum) : Les bourgeons de cassis possèdent des propriétés anti-inflammatoires, antirhumatismales. Soulage les articulations, combat les douleurs articulaires et rhumatismales.
  • Cuivre : Très utile contre les états inflammatoires car il désactive l’histamine, contre les rhumatismes, l’arthrose, les tendinites…
  • Glucosamine (sulfate de) : substance produite dans l’organisme mais que l’on trouve aussi dans la chitine (coquille – carapace) des crustacés. Elle restructure le cartilage, les tissus conjonctifs, les tendons, les ligaments, le liquide synovial et la matrice osseuse. Ce nutriment est un sucre aminé de la famille des mucopolysaccharides entrant dans la fabrication des composés du cartilage. Elle diminue la douleur et améliore la mobilité des articulations. Elle est absorbée à 98% et est non toxique. Son efficacité est augmentée si on l’associe à des omégas 3 d’origine marine ainsi qu’à la chondroïtine.

Attention : Déconseillée en cas de diabète, chez la femme enceinte, pour les jeunes enfants, en cas d’allergie aux crustacés. Augmente l’effet des anticoagulants. Influence l’action des antibiotiques (Tetracycline – Pénicilline). Peut augmenter le cholestérol (cas rares).

Dose journalière : 500 mg 3 fois / jour au milieu d’un repas
Durée du traitement : 3 mois

  • Chondroïtine (sulfate de) : c’est aussi un mucopolysaccharides. Le cartilage des raies, requins, baleines en est riche. Il stimule la production de protéines qui fixent l’eau dans le cartilage. Il augmente la synthèse du collagène et ralentit la dégradation du cartilage en empêchant certaines enzymes gloutonnes de le digérer. Il diminue fortement la douleur au bout de 3 mois de supplémentation.

Attention : Contre indiqué en cas d’allergie au poisson. Déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent, chez les personnes qui souffrent d’asthme ou de troubles de la coagulation.

Dose journalière : 800 à 1500 mg à prendre en trois fois
Durée du traitement : 3 mois

Association conseillée elle consiste à prendre glucosamine + chondroïtine en cure d’un mois ou deux lors des poussées douloureuses, puis seulement la glucosamine pour l’entretien par cure d’un mois plusieurs fois dans l’année.

Nos conseils diététiques 

Aliments interdits :

  • Blé dur et blé tendre (froment) : pâtes, semoules, pain, biscottes, pizza, croissants, brioches, gâteaux, galettes, biscuits, son.
  • La plupart des céréales : seigle, orge, avoine, maïs, pain d’épautre.
  • Laits animaux et leurs dérivés
  • Sel blanc raffiné, Chocolat au lait, Confitures
  • Huiles raffinées, Margarine
  • Bière
  • Conserves.

Aliments déconseillés :

  • Aliments cuits au-delà de 110°  
  • Charcuteries cuites  
  • Viandes cuites  
  • Foie     
  • Rognons   
  • Œufs trop cuits
  • Poissons cuits    
  • Huile cuite   
  • Oléagineux cuits   

Aliments autorisés :

  • Viandes crues    
  • Charcuteries crues
  • Œufs crus ou cuits modérément 
  • Poissons crus ou cuits modérément
  • Crustacés    
  • Fruits de mer
  • Produits fumés modérément  
  • Légumes verts
  • Légumes secs    
  • Soja (lait-yaourts)
  • Crudités    
  • Fruits frais
  • Fruits secs    
  • Oléagineux crus
  • Miel     
  • Pollen
  • Riz, sarrasin, sésame   
  • Chocolat noir (modérément)
  • Sel complet    
  • Sucre complet
  • Graines germées de céréales ancestrales et de légumineuses
  • Huiles obtenues par 1ère pression à froid
  • Eau du robinet et eaux minérales
  • Chicorée, infusions, café (modérément), thé (modérément)
  • Boissons alcoolisées (modérément), sauf la bière

Relancer l’énergie du poumon – en sachant que l’énergie poumon est associée à l’énergie du gros intestin.