La constipation

La constipation

Catégories : L'appareil digestif

Sur les conseils de Raoul Cappelo - Naturopathe

La constipation consiste en un retard ou une difficulté à évacuer les selles, ces déchets solides de matière alimentaire non absorbée et stockée dans le gros intestin, compactés et expulsés par le canal anal et l'anus.

Que signifie « être constipé » ?

On parle de constipation fonctionnelle lorsque certains critères stricts sont avérés :

1. Au moins deux des critères parmi les suivants :

  • moins de trois défécations par semaine,
  • effort d'évacuation,

- selles dures,
- sensation d'évacuation incomplète,
- sensation de blocage ou d'obstruction anorectale,
- nécessité de manœuvres manuelles pour faciliter la défécation (évacuation digitale, pression pelvienne externe).

2. Les selles ne sont pas molles, et le patient ne répond pas aux critères du syndrome de l'intestin irritable.

3. Ces critères doivent avoir duré au moins trois mois, depuis les six derniers mois.

La constipation peut être occasionnelle ou chronique (plus de 6 mois). La constipation est souvent liée au mode de vie propre à chacun mais peut être consécutive à certaines maladies ou actes chirurgicaux.

Les causes de la constipation et les symptômes :

Lors de la digestion, les intestins se contractent pour faire avancer les aliments dans le tube digestif.   La constipation est due à un ralentissement du transit intestinal dont les causes peuvent être :

  • Une alimentation déséquilibrée.
  • Une alimentation pauvre en fibres : il existe deux types de fibres dans les aliments : les fibres solubles et les fibres insolubles. Les premières forment un gel au contact de l’eau, les secondes fixent l’eau et gonflent, augmentant ainsi leur poids. Toutes deux facilitent ainsi la progression du bol alimentaire et donc le transit.
  • Un manque d’apport en eau : l’eau permet de former un gel avec les fibres solubles ou d’augmenter la masse des selles avec les fibres insolubles.
  • Des intolérances alimentaires.
  • La sédentarité, l’inactivité physique qui peut favoriser la paresse intestinale.
  • La prise de certains médicaments : certains laxatifs pris pendant de longues périodes, les anxiolytiques, les antidépresseurs, la morphine, la codéine et les autres opiacés, certains antispasmodiques (anticholinergiques), les anti-inflammatoires, les relaxants musculaires, certains antihypertenseurs, les diurétiques, les antiacides contenant de l’aluminium, etc.
  • Le refus d’aller à la selle à cause d’un trouble émotionnel (apprentissage de la propreté, stress du manque d’hygiène des toilettes…) ou psychologique.
  • Les changements hormonaux (grossesse, ménopause).
  • Un état de stress prolongé.
  • Une anomalie du métabolisme.
  • La lésion du côlon.
  • Les changements de mode de vie (voyages …).

Le retard à l'évacuation des matières fécales provoque alors une stagnation qui entraîne une sur-digestion et une déshydratation des selles. Par ailleurs l’accumulation des matières dans le côlon entretient un milieu malsain, entraînant des putréfactions propices à la naissance et à la prolifération de bactéries pathogènes.

On parle alors de :

Constipation de transit : lorsqu’il n’y a pas de difficulté d'évacuation mais les fèces sont alors dures, rares, fétides, accompagnées d'émissions de gaz qui provoque  des ballonnements. Ceci entraine des douleurs intestinales et abdominales, des lourdeurs, des gènes pour se mouvoir dues à l'encombrement du côlon, une sensation de fatigue, une digestion fortement perturbée.

Constipation terminale : lorsque l’on ressent une sensation de défécation incomplète ou difficile, une sensation de plénitude rectale, des efforts de poussée importants ou répétés. La constipation peut s'accompagner de ballonnements, de douleurs abdominales et de malaises intestinaux.

La constipation peut occasionner des migraines, des névralgies voire des troubles nerveux.
D'une façon générale, la constipation a un retentissement dans tout l'organisme et certains problèmes hépatiques trouvent leurs origines dans la constipation.

Qui est concerné ?

  • Les femmes sont environ 2 à 3 fois plus touchées que les hommes, en partie par des causes hormonales. Les femmes enceintes, surtout en fin de grossesse, sont souvent sujettes à la constipation car :

- La croissance du fœtus peut gêner les contractions intestinales.
- Les changements hormonaux peuvent également avoir un impact sur le transit.

  • Les enfants avec un pic autour de l’âge de 4 ans.
  • Les personnes à partir de 65 ans à cause d’une alimentation inappropriée, d’une activité physique moindre ou de la prise de certains médicaments.
  • Les personnes qui doivent rester alitées à cause de la maladie, d’une convalescence, de l’âge.

Les complications possibles

En général, la constipation est bénigne et disparaît d’elle-même en quelques jours, grâce à un régime alimentaire adapté. Cependant, si elle persiste, certaines complications peuvent parfois survenir : hémorroïdes, fissures anales, accumulation et compaction de selles sèches (fécalomes), ulcères, perforation caecale et péritonite, prolapsus, abus de laxatifs…

Notre recommandation

Pathologie fréquente, souvent liée à la prise de médicaments (antidépresseurs, somnifères, traitement pour le manque de fer …etc). la constipation réagit bien aux compléments alimentaires et à l’ostéopathie car n’oublions pas qu’un déplacement vertébral peut irriter un nerf commandant l’intestin.


1- Probiotiques : Les probiotiques (Bifidobacterium lactis- Lactobacillus acidophilus - Lactobacillus paracasei - Lactobacillus plantarum – lactococcus lactis) sont des micro-organismes vivants  présents naturellement dans la flore intestinale, buccale et vaginale qui agissent :

- au niveau du système immunitaire intestinal
- au niveau de la muqueuse intestinale en accentuant la production de mucus ou d’anticorps
- comme antimicrobiens  en empêchant les bactéries pathogènes d’adhérer  aux parois intestinales
- au niveau du système digestif car ils sont utiles pour la digestion des aliments, préviennent la constipation et les flatulences. En réensemençant la flore digestive, ils améliorent la synthèse des hormones féminines.

En prise quotidienne à distance des repas et pendant plusieurs mois afin de régénérer la flore intestinale les probiotiques permettent de rétablir l’équilibre entre les « bonnes » souches de bactéries et les « mauvaises ». Il est recommandé de changer régulièrement de probiotiques afin d’assurer des apports variés de souches. Toutefois il ne suffit pas d’apporter des probiotiques, il faut leur fournir de l’énergie : c’est le rôle des prébiotiques qui sont une source sélective de nourriture pour les bactéries intestinales et, plus précisément, pour les bonnes bactéries.   

En ingérant des prébiotiques on peut donc contrôler la population bactérienne, c’est-à-dire rééquilibrer la flore intestinale en favorisant la prolifération des bonnes bactéries.                                                                              

Attention : Contre-indication en cas de pancréatites aigües. Risques de ballonnements pour des prises supérieures à  10 milliards par jour.

Pour le Dr Donatini il est contre-indiqué de prendre des probiotiques s’il n’existe pas de problème particulier ou s’il y a trop de bactéries dans l’estomac et le grêle. Les prébiotiques ou les probiotiques n’améliorent pas la capacité d’absorption de l’intestin grêle mais aggravent les fermentations car l’augmentation du nombre de bactéries dans le colon entraîne une augmentation de la fermentation. Pour lui il est indispensable de déterminer le type de flore prédominante avant de prescrire prébiotiques et probiotiques. Si les bactéries sont en faible quantité dans l’estomac ou l’intestin grêle, en cas de diarrhée avec flore pauvre, sans fermentation et après un test respiratoire, les prébiotiques et les probiotiques peuvent être utilisés.

Dose journalière : 5 à 10 milliards
Durée du traitement : 2 mois


2- Cascara sagrada (extrait sec) : La Cascara Sagrada a un effet laxatif et aide à soulager la constipation.       

Attention : Contre indiquée en cas de mal d'estomac, de nausées, de  fièvre, de vomissements ou d’hémorroïdes, d'affection de l'estomac ou des intestins  et aux femmes enceintes ou allaitantes.

Dose journalière : 1 à 3 comprimés d’Aloelax le soir au coucher avec un grand verre d’eau.
Durée du traitement : par période de 15 jours à renouveler plusieurs fois dans l’année.


3- Radis noir : Il améliore les troubles digestifs résultant d’une mauvaise circulation biliaire, décongestionne le foie, stimule la sécrétion biliaire et régularise l’élimination intestinale.  C’est un laxatif naturel qui peut être associé à l’artichaut. Il est à privilégier en cas d’excès alimentaires, de gêne ou de lourdeur après un repas.

Attention : Contre indiqué en cas de boue biliaire ou de calculs

Dose journalière : 1 cuillerée à soupe 3 fois par jour.
Durée du traitement : 1 mois


4- Pissenlit : Stimule le métabolisme hépatique et le flux biliaire, a un effet laxatif. Il permet de rééquilibrer le transit intestinal surtout quand la constipation est liée à une insuffisance hépatique.

Nous aimons aussi …

  • L-Glutamine : Acide aminé qui va nourrir les entérocytes (un des quatre principaux types de cellules de l’épithélium intestinal, au sein de la muqueuse intestinale), renouveler l’épithélium intestinal et éviter la porosité de l’intestin.

Attention : A éviter en cas de cirrhose, de problèmes rénaux, d’allaitement ou de grossesse. Ne jamais dépasser 5g par jour. Effet indésirable : la L.Glutamine peut énerver.

Dose journalière : commencer avec 1g deux fois par jour (le prendre 30mn avant le déjeuner et 30mn avant le diner en buvant beaucoup d’eau). Passer progressivement à 2g par jour toujours 30mn avant les repas et en buvant beaucoup d’eau.
Durée du traitement : 2 à 3 mois

  • Magnésium : le magnésium est un laxatif non irritant qui permet d’empêcher ou de soulager la constipation. Le sel de magnésium glycérophosphate est probablement le plus assimilable.

Attention : contre indiqué en cas d'insuffisance rénale. Selon la forme du sel, plus ou moins bien supporté au niveau intestinal, il peut déclencher des diarrhées.

Dose journalière : 3 ampoules par jour en dehors des repas.
Durée du traitement : Cure d’un mois à renouveler plusieurs fois dans l’année.

  • Artichaut : Il décongestionne le foie, stimule la sécrétion biliaire et régularise l’élimination intestinale. Efficace en cas d'intoxication alimentaire, d'une consommation en excès de graisses et d'alcool,  il aide aussi à lutter contre la constipation et a des propriétés anti-infectieuses. Pour être efficace il doit être pris en cure.

Attention : Contre indiqué en cas d’obstruction des voies biliaires.

  • Aloe Vera ou Aloès (jus) : Plante connue depuis l'antiquité, c'est un régulateur biologique de tout premier ordre.
    Dose journalière : 1 cuillerée à soupe 2 fois par jour.
  • Jus d'herbe d'orge : L'herbe d'orge améliore le fonctionnement de l’intestin et ne contient pas de trace de gluten.

Attention : Ne pas dépasser 10g par jour. A éviter après 17h car il peut créer de petits troubles du sommeil et aussi parce qu’il a un effet stimulant.

Dose journalière : 3 grammes de poudre 1 à 2 fois par jour. Le consommer à doses progressives, à distance des repas (soit 20mn avant ou 2 heures après un repas).
Durée du traitement : faire une cure au printemps et une cure à l’automne.

  • Psyllium ou Ispaghul : Le psyllium est un laxatif de lest car source naturelle de fibres qui  permettent de ramollir les selles et de faciliter ainsi leur évacuation.

Il assure la régularité des mouvements intestinaux et nettoie le colon. Bien boire en prenant le psyllium.

Attention : Il peut jouer sur la glycémie ce qui entraine une surveillance de la glycémie capillaire. S’il y a traitement antidiabétique per os, il peut causer des carences en vitamines et minéraux lors d’une prise sur du long terme. Contre-indication : A éviter en cas d’obstruction gastro-intestinale.

Dose journalière : 10 grammes en 2 ou 3 fois. Commencer par de petites doses et augmenter progressivement. Il faut plusieurs jours avant de sentir les effets.

- Si la prise est faite sous forme de graines non transformées, il faut laisser tremper ces graines quelques heures dans de l’eau tiède avant de les consommer.
- Si la prise se fait sous forme de poudre, il suffit de la mélanger dans de l’eau et de boire dans les minutes qui suivent.

  • Lin : Source d'acide alpha-linolénique (AAL), une substance de la famille des acides gras oméga-3.

Attention : A éviter en cas de diverticules et d’occlusion intestinale

Dose journalière : 10g par jour dans 150cl d’eau 2 heures avant ou après la prise de médicaments. On peut utiliser un moulin à café pour les moudre ou acheter les graines déjà moulues. Ne pas oublier qu’elles peuvent vite s’oxyder au contact de l’air et de la lumière, il faut donc toujours contrôler l’odeur du produit : en cas d’odeur les graines sont rances, ne pas les consommer. Toujours chasser l’air après utilisation, les conserver au réfrigérateur.

  • Mauve : Utilisée dans le traitement des troubles gastro-intestinaux pour ses qualités émollientes (qui ramollit). Prendre la fleur de mauve en infusion. Son effet laxatif est doux et n’irrite pas les intestins.
  • Bourdaine : Plante laxative peu agressive.

Attention : en cas de surdosage la bourdaine peut entraîner des vertiges, des convulsions, voire une aggravation de la constipation…Contre indiquée chez la femme enceinte et les enfants.

  • Airelle : L'airelle est reconnue pour sa capacité à resserrer les tissus de l'organisme(astringente) et d'abord utilisée lors de diarrhées, de troubles digestifs avec fermentation.
  • Huile essentielle de basilic : Antiseptique intestinal, antifongique, antibactérienne, antivirale, stomachique, stimulante, elle peut être utile en cas de digestion difficile, d’infections intestinales, de nausées, de flatulences.
  • Huile essentielle d'estragon : On l’utilise en cas de spasmes digestifs nerveux, de colites inflammatoires et spasmodiques. Elle a aussi une action anti-infectieuse et antivirale notamment contre les infections intestinales.
  • Huile essentielle de gingembre : s’utilise pour stimuler tout l’appareil digestif, estomac et intestins. Elle est efficace en cas de ballonnements, de digestion lente.

Nos conseils diététiques 

  • Boire 6 à 8 verres d’eau par jour (Mont Roucous – Volvic).
  • Avoir une activité physique régulière (30 minutes de marche par jour) en essayant d’obtenir une légère sudation.
  • Aller à la selle tous les jours à la même heure. Heure idéale : 7h du matin.
  • Manger lentement dans un endroit calme et convivial.
  • Bien insaliver.
  • Eviter de parler de ses problèmes pendant les repas.
  • Varier les menus et éviter le grignotage.
  • Apprendre à se détendre et à se relaxer.
  • Boire un verre d’eau fraiche le matin à jeun.
  • Consommer de l’huile d’olive : 1 cuillerée à soupe le matin à jeun.
  • Manger 1 à 2 kiwis avant le petit déjeuner (selon certains nutritionnistes il est plus efficace que le pruneau).
  • Consommer des pruneaux le matin à jeun. Pour plus d’efficacité : prendre 10 pruneaux, les fendre dans le sens de la longueur, les faire tremper dans de l’eau et les faire cuire pendant 2 heures en changeant l’eau 2 à 3 fois (l’eau éliminée est remplacée chaque fois par de l’eau chaude). Egoutter et consommer les pruneaux le lendemain matin.
  • Consommer fruits et légumes frais, céréales complètes et légumineuses pour un excellent apport en fibres.
  • Le miel est légèrement laxatif, à consommer loin des repas dans un verre d’eau chaude citronnée.
  • Eviter les excès de sucre, de fromage de vache, les farines blanches, les graisses cuites, les épices, la moutarde, l’alcool, le café.